Le 24 janvier est la « journée internationale du sport féminin ». Imaginé en 2014 par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et le Comité National Olympique et Sportif Français, l’objectif est de donner plus de visibilité au sport féminin, dans les médias en adaptant les programmes et traiter du sport féminin autour de 4 grands axes :
- Le développement de la pratique féminine du sport
- la présence des femmes dans les instances dirigeantes sportives
- l’économie du sport féminin
- la médiatisation du sport féminin
interview d’Aline Vardanega et Charlotte Jacquet, arbitres de handball en Excellence 1.
Quel est votre parcours ?
Nous sommes Aline et Charlotte, nous avons 27 ans et arbitrons ensemble depuis 10 ans. Nous avons chacune commencé l’arbitrage jeune pour dépanner sur des matchs le WE dans nos clubs respectifs, et nous nous sommes rapidement pris au jeu. Nous étions en sport étude handball ensemble et avons commencé à officier sur des compétitions scolaires. Le parcours en binôme a commencé à ce moment là, et nous avons gravi les échelons petit à petit. Nous sommes aujourd’hui arbitres Excellence 1 et officions sur des matchs de Division 2 Féminine et Nationale 1 Masculine. Nous avons eu la chance de vivre de beaux moments dans notre parcours d’arbitres: des compétitions interligues/interpôles, des stages avec les équipes de France jeunes et une belle finale de Coupe de France à la Halle Carpentier. C’était magique!
Que représente pour vous la journée du sport féminin ?
La journée du sport féminin est une belle reconnaissance pour toutes les femmes qui oeuvrent sur les terrains (joueuses, arbitres ou entraineures). Cette journée dédiée permet de mettre en valeur les sportives et de donner de la visibilité sur le sport féminin, qui est encore aujourd’hui malheureusement bien moins médiatisé que le sport masculin. C’est aussi un moyen de donner envie aux jeunes filles de pratiquer et de s’investir dans le sport.
Est-ce que cette journée est importante pour l’arbitre féminin ?
Bien-sûr! En tant qu’arbitres, nous faisons partie intégrante du jeu et nous sentons tout autant concernées que les joueuses. Nous sommes encore trop peu de femmes arbitres sur les terrains de handball. Nous souhaitons valoriser l’arbitrage féminin, encourager les jeunes filles à nous rejoindre et faire progresser l’égalité hommes-femmes dans le milieu de l’arbitrage également. Nous voulons que toutes les femmes soient reconnues pour leur engagement et leurs compétences!
Avez-vous remarqué un changement de perception sur l’arbitrage féminin depuis vos débuts ?
Oui, il y a eu beaucoup de changements depuis nos débuts. Un pôle féminisation s’est notamment mis en place au sein de la Fédération Française de Handball (FFHB) et fait un gros travail sur le développement du sport féminin à tout niveau. Nous avons des réunions à thèmes entre arbitres féminines qui nous permettent d’échanger sur nos problématiques, et c’est une vraie chance d’avoir une fédération active et précurseur dans ce domaine.
Même si nous sommes majoritairement entourées d’hommes, il y a de plus en plus de femmes qui arbitrent. Le ratio évolue dans le bon sens, ce qui est très positif et permet de démocratiser la présence des femmes sur les terrains, même sur des matchs masculins.
Qu’est-ce que l’arbitrage vous apporte dans votre vie ?
Pour nous, l’arbitrage est une vraie école de la vie. On y apprend le respect, la rigueur et le savoir-être qui sont des valeurs clés pour évoluer dans le monde d’aujourd’hui. Nous travaillons également sur la gestion du stress et développons de vraies compétences en termes de concentration et de prise de décisions rapides. Nous avions une personnalité assez timide, et l’arbitrage nous a vraiment permis de nous affirmer et de prendre confiance en nous.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune fille pour l’inciter à venir à l’arbitrage ? Pourquoi ?
Fonce, persevère et crois en toi ! L’arbitrage est une expérience hyper enrichissante qui te permettra de vivre des émotions très intenses et de garder des souvenirs mémorables.