Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes Mathias et Mathieu Pajot, nous avons 24 ans et nous travaillons respectivement dans la restauration et dans le bâtiment.
Nous sommes arbitres du groupe G3, arbitrant en N1 féminine et N2 masculine. Et depuis le mois de janvier, nous sommes testés dans la catégorie du G2.
Comment êtes vous arrivées à l’arbitrage ? Une histoire de famille… ?
Matthias : J’ai commencé l’arbitrage en moins de 16 ans, afin de remplir les obligations de mon club et par la suite la ligue m’a donné l’occasion d’arbitrer au niveau supérieur à condition de trouver un binôme. J’ai donc naturellement souhaité siffler avec mon frère jumeau Mathieu.
Mathieu : J’ai rejoint Mathias dans le groupe R1 (ligue PIFO) à la demande de mon frère. La ligue savait que nous étions jumeaux et ils ont donc conseillé à Mathias de me convaincre afin de former un binôme naturellement soudé.
Quelles sont les avantages/ inconvénients à arbitrer avec votre frère ?
Arbitrer ensemble nous permet d’être en totale harmonie concernant la manière de siffler, de se comporter, d’évoluer dans ce projet. Nous pouvons tout nous dire sans risquer de blesser l’autre.
Nous avons surtout les mêmes objectifs et nous ne pourrons jamais continuer l’un sans l’autre. Le seul problème, si tant est que nous pouvons qualifier cela de problème, c’est que nous ne mettons jamais les formes concernant la prestation de l’autre. Des conflits peuvent être présents à la maison.
Le Hand a aussi un impact sur notre vie de couple car nous sommes très pris par l’arbitrage.
Qu’est ce que les finales de CDF représentent pour vous ? Comment les appréhendez-vous ?
La finale régionale masculine représente l’aboutissement d’une très bonne saison dans notre groupe (G3) à la fois tester sur un niveau de jeu en G3 (N2m et N1f) mais sur le niveau supérieur G2 (N1m et D2f).
Etre désigné sur ces finales est une réelle fierté car nous avons tout mis en œuvre afin d’y arriver. Nous avons fait des sacrifices personnels notamment vis à vis de nos compagnes (déplacements le weekend), mais aussi professionnel (refus de poste car impossibilité de travailler le samedi). C’est pour nous un aboutissement et une récompense. Cela démontre également que la fédération nous fait confiance pour l’avenir.
Nous abordons cette finale sereinement car nous avons sifflé, par le passé, d’importantes rencontres comme celle ci. La différence tout de même reste que cet événement est attendu par tous les handballeurs Français.
Que pensez vous de l’arbitrage dans le handball aujourd’hui ?
Plus les années passent, plus l’arbitrage est mis sous les projecteurs. Le handball évolue et par conséquent l’arbitrage également.
Les contacts sont plus durs, le jeu plus rapide. Nous devons davantage nous entrainer physiquement mais aussi intellectuellement à travers des formations. L’implication et la disponibilité de l’arbitre sont davantage demandées par la fédération aujourd’hui.
Pour continuer dans cette optique de progrès, nous devons motiver plus de personnes pour arbitrer. L’arbitrage permet de voir des niveaux de jeu intéressants pour un handballeur car physiquement, en tant que joueur, les limites arrivent vite.
Arbitrer est compliqué, il faut être passionné du sport dans lequel on officie et travailler sur soi même (impulsivité, réactions…). L’arbitrage est toujours pris à parti quelque soit le sport mais je dirais qu’arbitrer est une solution pour ceux qui ne peuvent pas jouer dans le haut niveau.
Ce qui nous fait continuer de siffler, c’est ce désir d’aller voir des matchs auxquels nous n’aurions pas pu participer. De pouvoir être acteur et non spectateur est agréable. Nous faisons chaque jour des nouvelles rencontres, nous voyons des jeux différents, des cultures différentes. Et puis le rêve de pouvoir atteindre le plus haut niveau de jeu et d’être sous les caméras est incroyable. C’est un sentiment assez fort.