A l’occasion de la journée internationale de la femme, La Poste vous présente des portraits de femmes arbitres des différents sports partenaires. Interview de Solene Rondeau, 19 ans, Jeune arbitre T1, elle a officié sur les finalités inter-ligue l’année dernière, elle est également accompagnatrice JAJ dans son club.
Pouvez-vous nous parlez de votre parcours dans l’arbitrage ? Comment y êtes-vous venue ?
J’ai commencé l’arbitrage en seconde, plutôt pour aider mon club que pour une réelle passion au départ, en solo. Puis, j’ai arbitré avec une amie de mon équipe qui souhaitait comme moi arbitrer plus souvent pendant deux ans.
Ensuite, suite à une longue blessure de sa part et un retour au club pour moi j’ai changé de binôme pour pouvoir continuer l’arbitrage. Cela fait donc trois ans que je suis en paire mixte avec Liam Buy. J’arbitre depuis donc 6 ans et c’est devenu une passion.
Comment votre passion pour l’arbitrage est-elle perçue par votre entourage (amis, familles, collègues…) ?
Ma famille est très présente, elle vient souvent me voir arbitrer et m’encourage beaucoup. Mes amis me supporte aussi, même si pour certains, ils me voient encore moins qu’avant… Mais comme c’est quelque chose qui me plaît, ils se renseignent sur ce que je fais et me soutiennent.
Est-il parfois difficile de concilier l’activité d’arbitre, votre vie professionnelle et votre vie de famille ?
Oh que oui ! Je vois plus souvent mon binome que ma famille ou mes amis. Étant étudiante à l’IUT d’Annecy, j’ai ma vie d’étudiante la semaine, seulement le week-end c’est un autre débat. Je passe beaucoup de temps sur la route et dans des gymnases. Alors quand la passion est commune pour tous, on se rejoint tous au même endroit et on passe les week-ends ensemble. Sauf que pour certains qui ne partagent pas la passion du hand, c’est très compliqué de se voir et d’arriver à garder une vie sociale en dehors du hand sur mes week-ends.
Pensez-vous qu’aujourd’hui il soit plus difficile pour une femme d’arbitrer ?
Plus compliqué non, mais ça demande d’avoir du recul. Ça reste un milieu masculin prioritairement donc il faut se faire sa place et se faire accepter, comme pour tout le monde, un peu comme si on devait faire ses preuves. Je le prend plutôt comme un défi, mais je pense que c’est moi qui le voit comme tel et j’aime bien ce côté là. De plus, étant une paire mixte, j’ai tendance à être plus visé quand ça devient tendu sur des matchs de garçons et inversement quand nous arbitrons des filles, ça ramène un certain équilibre.
Qu’est-ce que l’arbitrage vous a apporté dans votre vie ?
Pleins de choses, des compétences techniques comme prévenir les conflits dans des situations qui pourraient devenir hors contrôle ou prendre des décisions rapides. Mais aussi, des connaissances dans toute la France, sur des regroupements ou des compétitions on apprend à connaître et discuter avec les gens. Un de mes suiveurs, me répète souvent que l’arbitrage c’est avant tout prendre du plaisir à rencontrer des gens et c’est vrai. Je suis jeune mais pour l’instant, ça m’apporte déjà beaucoup même sur la connaissance de soit et l’affirmation.
Quel a été votre meilleur souvenir d’arbitrage ?
Le meilleur c’est compliqué, j’ai vécu déjà pas mal de très bons moments. Pour moi les meilleurs sont les moments de regroupements entre arbitres, sur les compétitions ou formations. Le dernier souvenir en date, c’est la formation de rentré sur un week end complet, on était une vingtaine d’arbitres/amis. On a pris une photo tous ensemble, le samedi soir après un match, c’est devenu ma photo d’accueil sur mon ordinateur !
Quels sont vos projets concernant l’arbitrage ?
J’aimerais continuer et atteindre les plus hauts niveaux. On a déjà siffler de belles compétitions nationales et matchs de championnat alors j’aimerais aller le plus loin possible. C’est vraiment devenu important pour moi parce que je prend beaucoup de plaisir à siffler. Alors rien de très défini en soit, je prend ce qu’on me donne et j’avance. Après, j’ai commencé sérieusement cette année à faire des suivis chez les jeunes de mon club en parallèle et ça commence à me plaire aussi. Priorité à ma paire dans les années qui viennent mais pourquoi pas faire des suivis et initier les jeunes à arbitrer.
Un grand merci à Solene pour son envie et son implication dans la formation et l’arbitrage !