Arbitre-assistante et infirmière, Angélique Aubin Hostains raconte son quotidien

Arbitre-assistante fédérale féminine en D1 Arkema, Angélique Aubin Hostains raconte son quotidien d’infirmière en région Occitanie et insiste sur l’importance des gestes barrières pour surmonter la crise sanitaire.

Angélique a 36 ans et vit près de Carcassonne. Après avoir été joueuse (milieu dans le club amateur de Villasavary), elle s’est découvert une passion pour l’arbitrage à 18 ans. Depuis l’été dernier, elle officie comme arbitre-assistante fédérale féminine en D1 Arkema (16 matches). Un championnat à l’arrêt comme l’ensemble des compétitions sportives en raison de la crise sanitaire mondiale liée au COVID-19. Angélique se consacre donc pleinement à son métier, celui d’infirmière prestataire tout en prenant quelques gardes en clinique afin de soulager ses collègues. Mardi, alors qu’elle sillonnait la région, cette licenciée nous a raconté son quotidien chamboulé, les nouvelles méthodes de travail ou gestes de prévention adoptés et le ressenti de ses patients.

Concrètement, quelles sont vos missions ?

Je suis infirmière prestataire, une fonction méconnue. Parmi mes patients, certains ont des systèmes de perfusion d’antibiothérapies classiques ou préopératoires, d’autres ont des pathologies avec des systèmes immunitaires déficients ou des maladies comme Parkinson. Mon rôle consiste à faire le lien entre l’infirmière libérale et les médecins spécialistes des hôpitaux ou cliniques. Ces derniers vont effectuer la prescription d’un traitement et je me charge de la coordination, l’organisation, la formation de l’infirmière libérale mais aussi des patients, puisque certains sont autonomes dans leur prise en charge, afin de leur éviter des hospitalisations. Dans le contexte actuel, c’est encore plus vrai. On essaie de réaliser un maximum de soins à domicile pour désengorger les établissements de santé et protéger ces patients vulnérables afin de ne pas les exposer au virus.

Avec la crise sanitaire, avez-vous davantage de sollicitations ?

Habituellement, j’interviens lorsque les patients ont consulté les spécialistes mais actuellement ces consultations sont limitées comme le nombre d’opérations. Je n’ai donc plus d’activité en sortie d’hôpital. En revanche, l’activité se bouscule dans la prise en charge des patients. Je privilégie le téléphone ou les visios pour le suivi et les formations. Je suis moins sur la route même si j’ai toujours des sorties urgentes. Récemment, l’un de mes patients a été diagnostiqué COVID-19, il a dû continuer la thérapie suivie à domicile en établissement de santé et le service qui l’accueillait m’a demandé d’aller les former. On trouve des alternatives. Il faut aussi être très présent téléphoniquement. Les infirmiers libéraux ont besoin de notre soutien tout comme les patients qui ont l’habitude d’avoir un contact avec nous et se sentent désorientés ou seuls.

Lorsque vous êtes confrontée au virus chez un patient, avez-vous les moyens de vous protéger ?

On reçoit souvent l’information que les patients sont COVID-19 bien après les avoir vus. On limite les contacts, on a quelques masques et on respecte les gestes barrières. Mais parfois, il y a des suivis particuliers qui nécessitent qu’on les touche, on porte donc des gants. Quand j’entre chez un patient, je me dis toujours : ‘‘Attention, si tu t’assoies sur cette chaise. Attention, ne bois pas le café dans cette tasse…’’ Ces choses peuvent être contaminées. La particularité de mon métier, comme les infirmiers libéraux, c’est que nous n’avons pas de tenue, nous travaillons en civil. On peut donc aussi repartir avec des vêtements contaminés. Chaque patient est potentiellement porteur de COVID. Cela réclame une grande vigilance. Il faut faire attention à ce que l’on fait, ce que l’on touche, ce que l’on dépose pour nous comme pour eux ! Par exemple, quand j’apporte du matériel dans un carton, je leur dis : ‘‘Je vous le pose ici, laissez-le quelques heures sans y toucher. Lavez-vous les mains après l’avoir ouvert…’’ Ce sont des petits gestes à ne pas négliger.

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© Source FFF

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