Delphin Akpoli : Arbitre régional de football et facteur

Depuis quand travaillez-vous à La Poste et sur quelle fonction ?

J’ai commencé par travailler à La Poste le 10 septembre 2010, pour être bien précis, sur la plate-forme de Dijon Longvic dans le service pilote manutention. Après, je suis arrivé en Alsace, à Colmar, où je suis facteur depuis le 13 juillet 2013

Pouvez-vous présenter votre parcours d’arbitre ?

J’ai fait ma formation d’arbitre quand j’étais encore en Bourgogne. J’avais un ami qui était déjà arbitre qui m’a dit un jour « comme tu aimes le foot et le contact avec les hommes, alors fais la formation ! Et il a ajouté en rigolant : mais sache que c’est dur parfois d’arbitrer avec tout ce qu’on entend. ». Juste après, je me suis renseigné, j’ai intégré la formation suivante et validé

Selon vous, quelles sont les valeurs communes que vous rencontrez dans votre fonction postale et dans votre fonction arbitrale ?

Comme, je l’ai déjà mentionné dans ma réponse précédente, les valeurs communes sont le contact humain (le fait de rendre service au quotidien à des personnes qu’on ne connait pas forcément au début), l’échange direct ou indirect (la communication et la discussion dans le métier de facteur et la gestuelle ou le parler pour l’arbitrage). Je dirais aussi que le fait qu’on se sente utile à quelque chose en prenant une décision rapide sans perdre du temps est commun à mes deux activités (laisser un avis dans la boite d’un client par exemple, se représenter le lendemain… ou sanctionner administrativement ou techniquement dans le foot et enchainer avec l’action suivante).

Dans le contexte actuel, votre expérience d’arbitre vous aide-t-elle dans votre quotidien de postier ?

Oui évidemment ! Même depuis toujours, dans mon métier et dans la vie de tous les jours. En effet, cette expérience me permet de toujours garder mon calme, de ne pas être stressé ou de ne pas m’emporter, par exemple en parlant maladroitement aux clients qui expriment leur position. Notons aussi que ce n’est qu’un très petit pourcentage de clients qui s’emporte, sinon, en général, tout se passe toujours très bien. Donc en résumé, je dirais que le calme, la courtoisie et le sourire font partie de mon quotidien, ce qui se ressent dans le regard des clients qui disent merci pour le service rendu ou qui nous saluent quand ils nous aperçoivent de loin (même les fois où on n’est pas en tenue de travail, ils s’arrêtent, nous discutons, ils proposent un café…). C’est toute la gratitude du travail.

Particulièrement pendant cette période de confinement, assez dure, les clients m’ont, ainsi qu’à mes collègues, témoigné au quotidien tout leur soutien et attachement, en restant à leur fenêtre pendant mon passage (puisque tout le monde me connait maintenant dans le village où j’exerce), ou en laissant des mots de remerciement et d’encouragement sur les boites aux lettres, les portes d’entrée… Le fait de discuter avec nous, les facteurs, les rassure et leur fait parfois oublier la solitude (même si cela ne dure pas longtemps, au moins, cela change quand même un peu leur journée).

En tant qu’arbitre, dans un contexte où le respect des règles est particulièrement important, auriez-vous un message à faire passer ?

Autant en foot, un geste anodin (un tacle par exemple), maitrisé et bref peut sauver un coéquipier d’une blessure grave, autant le respect des mesures barrières peut sauver des gens. Déjà, en gardant sa distance vis-à-vis du collègue, du voisin, on fait preuve de civisme pour freiner la contamination. En portant correctement un masque, on prend conscience que le virus existe et est présent autour de nous. Nous devons tous nous mobiliser, chacun à notre niveau, pour éviter la propagation du virus qui a déjà fait beaucoup de ravages. Ce sont de petits gestes, je dirais de propreté et d’hygiène (se laver correctement et régulièrement les mains, tousser dans son coude…), qu’il faudra respecter pour préserver tout le monde et « casser » la chaine de propagation et de contamination.

La mission de service public est un dénominateur commun entre votre activité professionnelle de postier et votre fonction arbitrale, est-ce important pour vous et pourquoi ?

Oui, cette mission de service public met « l’humain » au centre de tout, puisque, même pendant le confinement, je suis allé travailler (comme beaucoup de postiers). Il est important de rendre service et de rester prêt des autres malgré tout. Le contact humain est presque irremplaçable et garde toujours sa valeur. Enfin, la qualité du service rendu est très importante (savoir être poli, sourire…).
 

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