Laurent Reveret et Stevann Pichon « Notre objectif était de représenter au mieux le handball français… »

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Comme pour les homologues Charlotte et Julie Bonaventura, nous sommes allé à la rencontre de Laurent Reveret et Stevann Pichon, qui ont arbitrés à Paris et à Brest lors des Championnats du Monde 2017 en France.


Vous avez été l’un des deux binômes français officiellement retenu par la CAR IFH pour arbitrer le championnat mondial masculin 2017. Quelle est votre impression générale sur cette expérience ?

Laurent : J’ai été très agréablement surpris par l’engouement populaire, la vague médiatique et la lumière faite sur ce sport. L’organisation était très bien, aucun couac, des salles pleines, des matchs intéressants… Et en prime, une issue absolument géniale !

Stevann : Tout comme les joueurs de l’équipe de France, on se sentait chez nous, devant notre public, dans des salles que l’on connait bien. Et les supporters étaient au rendez-vous pour chaque match ! Jouer devant six ou sept mille personnes est un facteur de motivation pour les joueurs.


Qu’avez-vous pensé du niveau général de l’arbitrage sur ce tournoi ?

Laurent : On va dire qu’il était habituel. Quelques paires incontournables, des binômes respectés et respectables, des duos expérimentaux. Et puis comme dans un championnat, il y a le ventre mou, des arbitres qui n’officient pas de grands matchs.

Stevann : Après comme toujours c’est politique, tous les continents doivent être représentés et le niveau de l’arbitrage européen est plus élevé que les autres. Cela se ressent au niveau de la qualité des matchs que l’on peut avoir.
Officier un championnat mondial en France a-t-il-été une pression supplémentaire ?

Laurent : Je n’ai pas l’impression… Pourtant pendant les phases de poule, on était dans la grande salle de Bercy. Mais, je pense qu’on se sentait tout simplement bien chez nous (rire).

Stevann : Non aucune pression supplémentaire comme pour toutes les autres désignations sur des championnats européens et mondiaux d’ailleurs. On prend les matchs les uns après les autres.
Avez-vous suivi une préparation plus intensive pour ce tournoi ?

Laurent : Pour la première fois, nous avons suivi un stage de trois jours à Pontault-Combault, organisé par l’IHF, deux mois avant le championnat. Avec tous les arbitres retenus pour le mondial, nous avons fait beaucoup de travail vidéo et de tests physiques. C’était plus poussé que les autres stages qu’on fait habituellement avant une compétition.


Avez-vous eu conscience de votre rôle de représentants de l’arbitrage français sur cet événement ?

Laurent : Bien sûr ! C’est d’ailleurs la mission que l’on nous confie. Notre objectif est de représenter au mieux le handball français et de le porter haut.

Stevann : C’est au moment de la désignation et lors du match de préparation que l’on se dit qu’il faut représenter au mieux son pays. Une fois sur le terrain, on fait abstraction de tout, on oublie les tribunes et on se met dans notre bulle d’arbitre.
Qu’avez-vous pensé de la sélection d’un duo féminin, Julie et Charlotte Bonaventure, à vos côtés sur cette compétition ?

Laurent : Elles le méritent ! Cela fait un moment que ça tourne… Sur ce mondial, elles avaient totalement leur place et l’ont prouvé. Dans l’arbitrage, il ne faudrait pas tenir compte du genre mais des compétences.

Stevann : C’est très bien pour la France d’avoir deux binômes qui la représentent, à domicile en plus. C’est très rare sur ce genre de compétition.
Avez-vous eu l’occasion de partager avec elles vos ressentis sur ce mondial ?

Laurent : Nous nous sommes croisés à l’issue des phases de poule mais c’était vraiment rapide. Nous aurons l’occasion de débriefer et de partager nos impressions le 14 février prochain lors d’une conférence organisée par la fédération à ce sujet.
Pensez-vous que la réussite de ce mondial pourrait avoir une influence sur l’avenir de l’arbitrage en France et du handball français ?

Laurent : Il faudrait qu’il y ait une influence ! Si le handball français avance, il ne faut pas que ce soit que d’un point de vue technique ; l’arbitrage doit lui aussi avancer. Malheureusement, je pense que la priorité ne sera pas portée sur l’arbitrage mais forcément sur les joueurs et les entraîneurs. Il ne faut pas oublier que les arbitres sont indispensables pour évoluer.


Un mondial masculin qui s’ajoute à un palmarès déjà impressionnant. Qu’attendez-vous encore ? Que vous manque-t-il ?

Laurent : Tant qu’il y aura du plaisir, je continuerai à arbitrer. Mon ambition c’était d’officier des Jeux Olympiques et c’est chose faite. Après, si la France est choisie pour organiser les J.O. en 2024, et que la forme me le permet, je ne dirai pas non (rire). Je peux aussi rêver une finale de mondial, seulement je pense que d’avoir la France en finale apporte beaucoup plus à notre sport.

Stevann : Arbitrer des matchs passionnants encore et encore ! Nous les arbitres français, sommes mariés à l’équipe de France. Nous sommes tous derrières nos joueurs car c’est leur médiatisation et leur performance qui pourront nous permettre d’évoluer avec eux.

 

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Pour mémoire, Laurent Reveret et Stevann Pichon ont arbitrés à Paris les matchs suivants :

  • 13/01 : SUÈDE / BAHREÏN
  • 16/01 : ÉGYPTE / BAHREÏN
  • 18/01 : SUÈDE / QATAR

Ils ont ensuite été sur la Coupe du Président à Brest et ont arbitrés notamment

  • 21/01 : POLOGNE / TUNISIE
  • 22/01 : CHILI / JAPON

© Photos fournies par Stevann Pichon

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