Après les duos Yann Carmaux – Julien Mursch, et Charlotte – Julie Bonaventura, les frères Gasmi racontent comment ils traversent cette longue intersaison.
« On n’est pas préparés à ce genre de situation exceptionnelle, rapporte Raouf Gasmi, porte-parole de la fratrie. Le 11 mars, nous étions à Metz pour arbitrer le quart de finale de la coupe de France entre Metz et Nantes. Denis Reibel, le délégué du match, nous a annoncé que le Final Four de la LNH était annulé. Nous avons d’abord pensé à la santé des joueurs qui étaient touchés. Nous étions un peu surpris mais on se doutait que ces annulations étaient les prémices du confinement. Nous étions en contact avec des amis à l’étranger, notamment en Corée-du-Sud, qui nous avaient expliqué les difficultés du confinement. »
La vidéo ne remplace pas le terrain
Comme l’ensemble de leurs collègues arbitres, la suspension des compétitions a mis à l’arrêt les frères Gasmi qui ont profité des premières semaines sans déplacements ni matches à siffler pour profiter de leurs jeunes enfants. « Cela nous a permis de resserrer les liens familiaux. Avec Karim, nous avons continué à nous voir, car nous habitons à moins de 10’ l’un de l’autre et nous pouvions ainsi, en respectant les règles de distanciation, effectuer le travail physique envoyé par Olivier Maurelli et par l’IHF » Et d’apprécier ces sorties régulières pour conserver un capital physique. « Nous vivons en appartement dans l’agglomération lyonnaise. Sortir du cloisonnement a constitué une soupape psychologique. » À l’instar des joueurs, la vie des arbitres est rythmée par l’entraînement physique, la préparation et le débriefing des matches, les 60 minutes sur le terrain. « Nous n’avons pas ressenti le manque d’adrénaline. Nous essayons de faire abstraction de l’émotion dégagée par les matches car nous avons besoin de clairvoyance pour prendre des décisions, et ce, même s’il y a des interactions avec les joueurs, des sourires, des discussions plus fermes. » Les différentes institutions (FFHandball, EHF et IHF) ont produit des contenus pour maintenir le lien et l’activité de ces acteurs indispensables à la tenue des compétitions. « Les tests-écrits, les séminaires et le travail vidéo ne remplacent pas le terrain. Cela limite la casse mais tu progresses réellement lorsque tu arbitres. C’est bien d’être sensibilisé par la vidéo mais on franchit des caps avec l’expérience, en apprenant de ses erreurs », poursuit Raouf Gasmi.
Préparation du DEJEPS handball
Privés de leur activité principale et donc des indemnités afférentes, Karim et Raouf Gasmi doivent effectuer jusqu’à la reprise des missions d’intérim pour combler ce manque. « Il a fallu que nous trouvions des solutions », lâche pudiquement Raouf. Les deux frères sont bien conscients de la fragilité de leur statut indemnitaire et se préoccupent de leur avenir. « Voici plusieurs mois que nous préparons le DEJEPS handball qui nous permettra d’être entraîneur principal jusqu’en N1, responsable de structure ou directeur sportif dans un club. » Les deux garçons ont évidemment débuté l’activité handball, ballon en main, avant de siffler. « Au départ, on s’est dirigés vers l’arbitrage car on n’aimait pas l’injustice. On ne se lance pas dans une acticité comme celle-là, sans un leitmotiv, qui relève de l’intime. » Au contact des meilleurs joueurs du monde, ils ont forcément aujourd’hui une connaissance aigüe du terrain. « On s’intéresse vraiment à l’entrainement, à la planification, à la transformation du joueur. Outre le fait de nous ouvrir des opportunités pour plus tard, nous disposerons d’une boite à outils plus élaborée qui renforcera notre bagage technique. » Les Gasmi suivent cette formation au Creps de Voiron (Ligue Aura) avec un aménagement spécifique sur deux années.
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